Ce soir, tendre et doux ami.
Retroussons les manches du pull-over.
De nos mains unies et d'un peu d'alchimie,
Inventons un délice à cœur ouvert.
Le cristal blanc se dissout lentement
Dans l'onctuosité d'une crémeuse baratte.
La rousse lune luit doucement
Au clair argenté de cette sonate.
Un coup sec a tôt fait de briser la coquille.
Un à un, le blanc, le jaune se mêlent à l'appareil.
Les silences attachent les notes de cette mélodie
Qui trace une voie lactescente à nos oreilles.
Un nuage de poudre blanche vient compléter l'action
Du bicarbonate et pyrophosphate de sodium.
Nos lèvres y goûtent en déraison
Sinon le sel, au moins l'opium.
Rhum et fruits de la lointaine Corynthe
Enrichissent le visqueux mélange.
Nos yeux se noient dans la capiteuse absinthe
Et la musique envoie son divin archange.
La chaleur est nécessaire à l'alchimiste
Pour virer l'oeuvre du noir au rouge final.
Nos âmes, passionnément utopistes,
Se rejoignent en une alliance fatale.
La physique et la chimie se sont associées
Pour produire notre composition.
L'alchimie et la métaphysique se sont sublimées
Pour consacrer notre communion.
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