samedi 31 mars 2012

Couette glacée

Se glisser sous la couette glacée
La sentir peu à peu se réchauffer
Imprimer son contour sur l'oreiller froissé
Se laisser prendre par la torpeur convoitée

samedi 24 mars 2012

Heure grise

Je me suis éprise
D'une heure grise
Une heure entre la nuit et l'aurore
Où ouvrir la boite de Pandore.

C'est un  instant génial
Et perpétuellement spécial
Où tout peut arriver
Même la terre arrêter de tourner.

Je me suis éprise
D'une heure grise
Une heure entre la nuit et l'aube
Où certains restent en daube.

C'est un moment fatal
Dans le matin glacial
Où on peut renaître
Ou à jamais disparaître.

Je me suis éprise
D'une heure grise
Une heure entre la nuit et le matin
Où la lumière invite aux câlins.

C'est une durée très courte
Sous la tente ou la yourte
À l'automne ou au printemps
Ici ou dans un autre espace temps.

Je me suis éprise
D'une heure grise
Une heure entre la nuit et le point du jour
Où j'ai rencontré l'Amour.

Fondant au chocolat

4 œufs
75 g de sucre
55 g de poudre d'amandes
30 g de farine
100 g de beurre
100 g de chocolat noir
beurre et farine pour les moules

Préparation:

Préchauffer le four thermostat 7, 200°C.
Beurrer et fariner quatre ramequins. 

Je réfléchis au bonheur d'être un pot,
Doucement caressé... Suis-je sot ?
Je m'assied dans la cuisine
En attente d'un plaisir de farine.

Dans un saladier, fouetter les oeufs avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse.

Je la regarde casser les œufs lentement.
Ses mains tremblent légèrement.
Les œufs tombent un à un sur le nuage de cristal.
Son poignet manie le fouet d'un geste égal.

Ajouter la poudre d'amandes et la farine. Fouetter. 

Le mélange blanchit et devient lisse.
À quoi pense-t-elle en préparant ce délice ?
J'ai envie d'y mettre le doigt.
J'ai déjà les sens en émois.

Faire fondre le chocolat avec le beurre.

Le four ronronne à côté de nous.
Ce chocolat a une odeur à devenir fou.
Je m'approche et la frôle.
Je commence à me sentir tout drôle.

Ajouter le chocolat au mélange oeufs/poudre.

L'appareil chocolaté se forme.
Mais tant pis pour la forme,
J'y plonge la main gloutonne.
Elle m'arrête, me tance, me sermonne.

Répartir la préparation dans les ramequins.

Le plat est vide, quelques traces de chocolat y restent cependant.
Elle y passe son doigt, sourit, me le tend.
Je m'en empare, je tremble, je la veux.
Le dessert sera-t-il cuit ou baveux ?

Mettre au four 8 à 10 min. Démouler délicatement. 

Mes papilles sont toutes excitées.
Je ne peux m'arrêter de lécher.
C'est bon, c'est doux, c'est irréel.
Elle est à moi. Je suis tout à elle.

Servir tiède, accompagné de glace à la vanille.

Quelle absurdité, un gâteau tiède!
À la brûlure pas de remède.
Même la vanille glacée n'apaisera
Le feu qui m'a saisi dans la cuisine ce jour-là.

dimanche 18 mars 2012

Réflexions immortelles

La viande rouge tous les jours augmente les risques de mortalité,
Peut-on lire sur la toile grise.
Mais s'il existe bien un événement sans aucune surprise,
C'est la mort, dont 100% est l'inconditionnelle probabilité.

Pour Sénèque, la vie est un voyage
Dont la mort est le but ultime.
Mais  pour se précipiter dans l'abîme,
Nul ne sert d'accumuler bagages.

Pour Cocteau, vie et mort forment un tout,
La deuxième étant de la première la seconde,
Car de troisième, il n'est question même avec faconde,
N'en déplaise au grand manitou.

La mort n'est que le milieu d'une longue vie
Selon la sagesse celtique.
Que ce soit un voyage ou passage en oblique,
L'important est de vivre à fond chaque demi-vie.

La vie est parfois d'une telle absurdité.
Cela rend-il la mort plus tolérable ?
Jean-Paul la trouve d'autant moins supportable.
Mais l'une n'excuse pas de l'autre la vacuité.

Selon un proverbe africain,
Mort et vie et ne s'opposent pas
L'aînée succède à la cadette ici bas.
La dualité n'existe que dans les bouquins.

La vie est la seule chose au monde
Pour laquelle il vaille la peine de mourir.
Vivre et ne pas sur le champ périr
Retiendrons-nous de cette immuable ronde.

Vide sidéral

Le vide m'envahit tout à coup
Vide, mais non allégée
L'énergie m'a désertée.

Le vide m'envahit lourdement
Vide, mais non légère
Suis-je devenue mégère ?

Le vide m'envahit totalement
Vide, mais non sidéral
Peut-être qu'un changement intégral...

Le vide m'envahit inexorablement
Vide, à n'en plus finir
Et l'inspiration de se tarir.

samedi 17 mars 2012

Fusion

J'ai accroché ton regard dans le noir
Tes yeux phosphorent à la tombée du soir
Un frôlement et tu me suis sur les ondes
Ton micro a perdu sa faconde

Contact furtif mais révélateur
Ton index enclenche l'interrupteur
La masse critique est rapidement atteinte
Le circuit primaire se charge d'absinthe

Les effets secondaires sont immédiats
Le rythme cardiaque s'accélère sous les cattleyas
La pression artérielle augmente brutalement
La chaleur fait perler ta peau doucement

La réaction s'emballe et se précipite
Il n'y a pas de modération sans graphite
Mon plaisir répond à ton désir de succion
Ton souffle est au bord de l'explosion

Je me sens fondre et me répandre
Vais-je renaître de tes cendres ?
L'air se charge d'ions délétères
Allons-nous vers l'accident sévère ?

Au cœur de cette bombe atomique
Je meurs sous les lois de la physique
Tu me caresses et me touches
Je fais tapis et me couche

Le paroxysme est atteint
Dans ce climat méditerranéen
Point de fission, mais fusion totale
Dans les rayons du soleil matinal.

Bourdon mécanique

Ça y est, je décolle enfin!
Il a réussi, cet ingénieur musicien
À m'envoyer dans l'azur étourdissant.

Je cabriole, je virevolte, je respire
Quel enivrant plaisir
Entre la pelouse et le ciel éblouissant

Je m'échappe, je m'envole, je m'enfuis...
Salut les deux amis!
Je vais découvrir le monde.

Quoi, que se passe-t-il ? Non... Déjà ?
Faut-il atterrir ici bas ?
Faites-moi redécoller à la seconde!!!

jeudi 15 mars 2012

Le 13 mars 2012, un accident de car tue 28 personnes dont 22 enfants en Suisse.

Quelle terrible fin pour un voyage scolaire
Pleurer ne rendra pas les enfants vivants
Mais l'on ne peut qu'être solidaire
Face à ce drame qui touche des innocents.

dimanche 11 mars 2012

Basket et poésie - match de benjamins - 10/3/2012

L'équipe est ce jour un peu réduite
Mais a néanmoins envie de donner suite
À la victoire du match aller.

D'emblée, le ton semble donné
Mais par l'équipe adverse qui peut compter
Sur un pivot, véritable armoire à glace.

Le duel Charline Moussa n'est pas aisé
Et l'anneau semble irrémédiablement barré 
Par ce pivot grand, lourd et tenace.

Têtue, Charline ne l'est pas moins
Et si le un contre un ne marche point
Le coach doit trouver autre solution.

Tir à distance ou jeu à deux pivots
Doivent permettre d'élargir ce goulot
Et de mener le match à finition.

Aucun des six petits joueurs n'a lâché prise
Afin de mettre sur le gâteau en guise de cerise
Le nécessaire et suffisant point de la victoire.

À vos caddies!, Patrick Ledent

Du caddie au cimetière, du casino à la plage limitrophe
De l'assassin systématique au tueur scientifique
Du bistrot sympathique au restaurant fantastique
De la ménagère ordinaire au vampire tendre et philosophe.

L'auteur nous emmène dans moult endroits extraordinaires
En compagnie de personnages non ordinaires
Pour un voyage léger et subtil
Dans un style en mode cantabile.

Une écriture  déliée et poétique 
Voire même un brin philosophique
Des histoires inattendues, un rythme accrocheur
Ce recueil est une véritable palette de couleurs.

samedi 10 mars 2012

Pour mon anniversaire...

Pour mon anniversaire, j'ai commandé du soleil
Mais la pluie a ruisselé sans pareil.

Pour mon anniversaire, j'ai commandé un gâteau
Mais le pâtissier était retenu au château.

Pour mon anniversaire, j'ai commandé du champagne
Mais le livreur s'est perdu dans la campagne.

Pour mon anniversaire, j'ai commandé des ballons
Mais ils se sont envolés sans raison.

Pour mon anniversaire, j'ai commandé des fleurs
Mais la fleuriste du quartier était en pleurs.

Pour mon anniversaire, j'ai commandé une belle fête
Mais mon amie a oublié les paillettes.

Pour mon anniversaire, je n'ai rien demandé
Et les messages et sourires ont afflué.

vendredi 9 mars 2012

Match Pepinster-Ostende du 9 mars 2012

Des hommes en noir
Des hommes en rose
Pour un parquet du terroir

Les derniers rencontrent les premiers
Le classement a-t-il de l'importance ?
D'avance le match est-il joué ?

13 points d'écart à la mi-temps
Première moitié sans grand intérêt
Que celui des pompoms en French cancan

Un basketteur nomme Amour
Des supporteurs sur le qui-vive
Pépins, à l'offensive, le retour!

De la sueur, des efforts
Des erreurs, du suspense
Petit jeu sur les temps morts

Les derniers ont rencontré les premiers...
Un point d'avance a son importance.
Le match d'avance n'était pas joué!

mardi 6 mars 2012

Solitaire guêpe

Solide guerrière
En sa tanière
Cherchait guêpière.

Elle se voulait femme fatale
Mais nonobstant son vibrant récital
Son baiser était souvent létal.

Elle en resta solitaire
Sur ce constat délétère
Avec une tendance suicidaire.

Et son âme pleine d'amertume
Légère comme une plume
Alla chercher nectar à titre posthume.

lundi 5 mars 2012

Little Office Thoughts (2)

A morning coffee shall you enjoy
As life is not always a toy.
An afternoon tea will be right
To get you till the beginning of night.

vendredi 2 mars 2012

Perles de rosée

Une vieillissante graminée
Ce matin s'est parée
De perles translucides et nacrées.

Quel plaisir de la voir ainsi transformée
En présentoir moult étoilé
Des bijoux par l'aube nouvellement créés.

jeudi 1 mars 2012

Perce-neige

Cette petite fleur blanche,
Année après année, m'enchante.
D'un si petit bulbe fragile
Perce une fleur gracile.
Timide, mais fermement résolue,
Sans doute comme moi un peu têtue,
À faire fondre la neige
Sous ses doux arpèges.

Si seulement... (écriture à deux voix)

Si seulement je pouvais
T'offrir une palette de couleurs 
Pour que de la Vie 
Tu en retrouves toutes les saveurs
Pour que de l'Envie
Tu en savoures toutes les ardeurs
Pour que de la symphonie des fleurs
Tu en apprécies toutes les odeurs.

Si seulement tu voulais
Avec ta si sensible pudeur
M'offrir un cocktail sans eau-de-vie
A savourer avec lenteur
De thym, coriandre ou carvi
Pour éloigner l'obscure laideur
De cette vie de maraudeur
Et retrouver ma candeur.


Si seulement je pouvais 
De ton coeur blessé et meurtri
En retirer tout le fiel
Pour que de nouveau, tu souries
Les yeux grands ouverts vers le ciel.

Si seulement tu voulais
De mon dos endolori
Ôter les soucis en kyrielle
Afin qu'à nouveau je rie
De tes baisers de miel.


Si seulement je pouvais 
Te donner quelques grains de sel
Graines de vie, graines d'espoir
Pour que la Vie t'ensorcèle
Et te libère de ce trou noir...

Si seulement tu voulais
Me sortir de mon tunnel
M'évader de ce vide vain et noir
Pour que la Mort ne m'interpelle
Mais que renaisse l'espoir...


Par Fabienne et Marie